► IT'S ABOUT YOU AND ME

L’amphithéâtre était presque vide et le soleil qui brillait dehors y était sans doute pour quelque chose. J'étais assis sur ce siège en bois à peine confortable depuis bientôt deux heures et j'avais incroyablement mal à la nuque. Ce cours magistral était important, essentiel, mais la voix monotone et traînante du Professeur qui le dispensait me donnait envie d'arracher mes vêtements et de sortir en courant. Je soupirais, regardant rapidement mon portable alors que mon Professeur, un homme de petite taille avec une cicatrice étrange sur la joue, répétait pour la cinquième fois la même phrase. Il était presque l'heure, ce cours était le dernier de ma journée et j'avais hâte qu'il se termine.

Quelques minutes plus tard, je refermai en vitesse mon ordinateur portable, le fourrai dans mon sac et me levai. Je portais un simple t-shirt gris et un jean bleu foncé, rien de trop chaud. Plaçant la bandoulière de mon sac sur mon épaule, je me précipitai à l'extérieur par la porte qui donnait sur le petit parc du campus. Une fois dehors, je passais tranquillement ma main dans mes cheveux bouclés et observait les alentours. Plusieurs options s'offraient à moi : j'aurais pu aller travailler à la bibliothèque, mais l'envie me manquait ; j'aurais aussi pu rentrer chez moi et c'est ce que je m'apprêtais à faire lorsque je vis un petit corps, que je connaissais trop bien, adossé à un arbre. Je souris, plus pour moi même qu'autre chose et me dirigeais d'un pas léger vers ma blondinette. Essayant de ne pas faire une bruit, mais n'étant pas des plus discrets, je me rapprochai d'elle lorsque sa voix, claire et douce, me coupa dans mon élan. « Monsieur Wheeler, combien de fois devrais-je vous le dire... Vous n'êtes pas bien discret ! » Je ris doucement, pas du tout surpris qu'elle m'ait reconnu sans même avoir ouvert les paupières. « Tu me connais trop bien, c'est pas drôle Evy-jolie. » C'était la réalité, Everlee me connaissait extrêmement bien, tout comme je la connaissais. Nous étions tellement accoutumé à la présence de l'autre, que le fait qu'elle me reconnaisse sans même me voir était devenu totalement normal.

Je m'approchais un peu plus d'elle, ne quittant pas son parfait petit corps des yeux. Elle était vraiment belle et si nous n'avions pas été dans ce petit parc, je n'aurais pas hésité à lui sauter dessus. Mais conscient des alentours, je m'assis simplement à ses côtés, laissant nos deux corps s’effleurer. Je ne bougeais pas pendant un court instant, observant le visage serein et tendre de mon Ever, avant de demander : « J'ai pas le droit à un bisou ? »

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Je ne quittais plus Everlee des yeux, observant soigneusement les traits de son visage. Un joli sourire se dessina sur sa bouche pulpeuse alors qu’elle lançait fièrement : « Tu n'as qu'à venir le chercher Leigh chéri. » J’arquai un sourcil, et me mordis la lèvre inférieure alors qu’elle se plaçait tranquillement sur mes genoux, ses deux mains derrière ma nuque, et qu’elle plantait un chaste baiser sur ma joue. « C’est très tentant mon amour. » Je plaçais mes deux bras autour d'elle, laissant ma main droite glisser sur son dos pour se déposer sur sa taille, alors que mon autre main remontait sur sa poitrine pour venir caresser sa joue. Et sans attendre plus, mes lèvres venaient s’écraser contre les siennes dans un baiser langoureux.

Je me sentais réellement bien avec mon Evy, avec elle tout était simple. Elle me comprenait, elle savait comment me plaire, comment m’intriguer, comment me donner envie. C’était une fille intelligente, douce et magnifique. Et j’étais probablement l’un des garçons les plus chanceux de cette planète, parce que c’était moi qu’Everlee aimait.

Je décollais doucement ma bouche de la sienne tout en caressant sa joue avec l’intérieur de mon pouce. Je déposais un baiser platonique au coin de ses lèvres avant de m’éloigner d’elle et de laisser mon dos reposer contre le tronc de l’arbre plaçait juste derrière nous. Je sortis mon portable de ma poche, il avait vibré quelques secondes plus tôt, et je jetai un rapide coup d'oeil au message que je venais de recevoir. Je ne pus freiner le sourire qui s'était dessiné sur mon visage alors que je lisais les mots aguicheurs inscrits sur le petit écran. Réalisant ma situation et surtout n'oubliant pas la présence d"Everlee, je rangeais mon téléphone, sans répondre au message et reposais mes deux mains sur les hanches de ma dulcinée. « Ta journée s'est bien passée ? »

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Je me concentrais sur Everlee, oubliant pour le moment les autres pensées qui m’occupaient l’esprit. J’écoutais attentivement ses paroles, alors qu’elle me faisait part du déroulement de sa journée. Un petit sourire apparu sur mes lèvres alors qu’elle affirmait que les cours la saoulaient. Je plaçais alors mes mains dans son dos, traçant de petits cercles du bout de mes doigts. Elle se rapprocha de moi, caressant doucement mon torse. Je déposais un baiser sur son front avant de répondre à la question qu’elle venait de me poser. « Ma journée était bonne, mais je ne t‘ai pas assez vu à mon goût. »

Tout cela aurait sans doute pu paraître hypocrite, mais ce ne l’était pas. J’aimais réellement Everlee, et j’aimais plus que tout chaque instant que je pouvais passer à ses côtés. J’avais conscience de la manière irrespectueuse dont je la traitais et j’en avais souvent honte, la culpabilité était devenue un sentiment qui ne me lâchait plus. J’avais même pensé plusieurs fois à la quitter, parce qu’elle méritait mieux que moi, elle méritait tellement mieux que ça faisait mal. Mais à chaque fois que cette pensée infiltrait mon esprit, je ne pouvais pas matérialiser cette pensée, je ne pouvais me résoudre à accomplir rompre. Tout simplement parce que j’étais amoureux d’elle, pas de la meilleure façon qui soit, mais je l’aimais à ma façon, d’une manière réellement tordue.

Retournant à la réalité, je laissais ma main gauche remonter sur le dos d’Everlee et la laissait se poser sur sa nuque, relevant légèrement sa petite tête blonde. Je plantais mes yeux dans les siens avant de murmurer : « Je t‘aime Everlee, n‘en doute jamais. » Je plaquais ma bouche contre la sienne, souhaitant lui montrer plus que tout que je lui disais la vérité.