Un coeur brisé ne peut pas être encore détruit

J’aimais bien être de garde mais pas quand un certain Noah Wayan l’était en même temps que moi. Il avait tendance à toujours me vouloir avec lui, ce qui avait le don de m’exaspérer et d’attiser la jalousie de certaines filles qui rêvaient de bosser avec lui parce qu’il était un Wayan. Depuis que j’avais mis en ligne la sextape, enfin un extrait de la sextape, avec Thomas sur le net, il avait recommencé ses plans dragues mais je n’étais plus aussi naïve qu’autrefois. Du coup, pour l’éviter, j’avais échangé mes tours de gardes avec une autres externes et je ne subissais plus que ses assauts à l’université et encore, quand on se voyait.
Justement, ce week-end, j’étais de garde en pédiatrie et cela me ravissait de travailler auprès des enfants. Au moins, les soucis d’adultes seraient plus facilement mis de coté. J’allais à l’hôpital le cœur léger après avoir pris une bonne douche. Dans les vestiaires, j’étais de bonne humeur jusqu’à ce qu’une externe rentre toute excitée dans les vestiaires et dise à qui voulait l’entendre qu’elle avait vu Noah Wayan et qu’il était de garde en même temps que nous. Je serrais mon poing avant qu’un externe avec qui je m’entendais assez bien vienne vers moi pour faire des sous entendus. Son ton n’était pas moqueur mais compatissant. Je le regardais en levant les yeux ciel avant de lui dire que j’étais affectée en pédiatrie donc qu’il n’y avait pas de soucis.

Je finissais de m’habiller et en sortant du vestiaire, le chef de neurochirurgie vint me voir pour me dire que finalement j’allais être de garde dans son service. Il était inutile que je me mette un autre chef de service à dos et c’était donc sans broncher que je me dirigeais vers la neurochir. Quand j’étais arrivée, il n’y avait pas encore de Wayan en vue alors je commençais à me détendre un peu en me disant qu’il était possible que la fille avait mal vu ou mal compris. Après tout, j’avais échangé mes tours de garde pour l’éviter, il ne pouvait pas avoir fait la même chose pour me prendre avec lui si ?
Bon, c’est vrai, ça ne me dérangeait pas plus que ça de bosser avec lui si ça me permettait d’assouvir enfin ma revanche mais ça, il n’avait pas à le savoir. Seul Thomas et Chris savaient qui j’étais au fond de moi mais je savais que ni l’un ni l’autre n’irait le dire à Wayan. En fait, la seule chose que j’avais à craindre, c’était qu’il me choisisse pour bosser avec lui pendant ma garde et que les autres filles me fusillent du regard et qu’elles me demandent après ma « recette » pour me faire choisir à chaque fois par lui.

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Un coeur brisé ne peut pas être encore détruit

J’aimais être de garde, être au contact avec les patients et ce que j’aimais par-dessus tout, c’était de ne plus avoir mes gardes en même temps que Noah Wayan. Sauf que, je ne savais pas comment par quel miracle mais son nom ouvre bien des portes, une externe avait affirmé l’avoir vu et espérait bosser avec lui. Personnellement, je savais que la malheureuse externe qui devrait bosser avec lui, si vraiment il était là, serait moi et pas une autre.
J’espérais vraiment que l’autre externe s’était plantée. Je ne voulais pas voir Noah, je voulais à tout pris l’éviter surtout au boulot. Malheureusement, c’était impossible, il était à présent face à moi, des dossiers à la main et un sourire que j’aurais aimé lui faire ravaler sur le visage. M’appelant mademoiselle Parker, il m’annonça qu’on allait faire notre garde ensemble, sous les soupires dégoutées des autres externes féminines. Je savais que je ne pouvais dire non mais j’étais bien tentée de le faire.
- Ai-je le choix ? Profitant que Noah avait le nez plongé dans un dossier, je lui servis le sourire le plus faux que j’avais en stock avant de le suivre. J’étais bloquée avec lui pour 24h et j’espérais que ça serait la dernière fois qu’il me choisirait mais quelque chose en moi me disait que mon souhait ne se réaliserait pas. Depuis que Noah recommençait à me draguer, j’avais jamais une minute de répit et je ne savais que faire pour me débarrasser de lui. Même si être à son contact pouvait m’être for utile pour me venger enfin de lui, de sa famille et de ses amis.

- Alors, nous avons quoi comme cas ? Travailler avec lui ne voulait pas dire que j’étais obligée de lui faire la conversation alors je me contenterais de lui adresser la parole seulement quand cela aura un rapport avec la médecine. Il était parfaitement inutile que je lui dise qu’il y avait d’autres externes qui auraient aimé être à ma place. Quoi que… Je suis sure qu’il y a d’autres externes qui aurait aimé être à ma place alors merci de penser à elles la prochaine fois. Surtout que j’étais prévu en pédiatrie.

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En tant normal, je restais la jeune fille douce, gentille et délurée que beaucoup connaissait depuis toujours mais face à Noah, je n’arrivais pas à garder mon masque. Je voulais être blessante avec lui-même si je savais que je n’y arriverais jamais. Je n’avais pas encore trouvé sa faille et piloter une fille pour que Noah en tombe amoureux avant qu’elle lui brise le cœur m’avait bien traversé l’esprit mais c’était chose impossible.
Il n’avait pas répondu à ma provocation et se montrait professionnel. Peut-être que pour une fois il ne tenterait pas de me draguer même si au fond de moi j’en doutais fortement. Noah Wayan était un coureur de jupon mais ce que je ne comprenais pas, c’était qu’il était encore à ma poursuite alors qu’il m’avait déjà brisé le cœur il y a 7 ans.
J’avais fini par lui demander ce qu’on avait comme cas et il me répondit qu’on avait des traumatismes craniens, des AVC et des suivis post-op. Au moins, c’était varié. Puis il m’indiqua qu’on allait dans la chambre d’un monsieur ayant eu un trauma crânien et qu’il avait été opéré mardi. Je n’avais rien répondu, hochant simplement la tête pour dire que j’avais entendu et compris. Puis, je lui parlais des autres externes qui rêvaient surement d’être à ma place. Bien sur, il m’assurait qu’il n’y était pour rien dans mon changement d’affectation mais je ne le croyais pas. S’il y avait bien une chose que j’avais appris depuis toute petite, c’était que les noms de Wayan, Lacson et Wellinghton permettaient de faire beaucoup de chose.
- Tu aimerais que je me fasse renvoyer c’est ça ? Désolée, je ne te donnerais pas ce plaisir. Try again. Je n’irais pas voir le chef de chirurgie pour lui demander des comptes alors que j’avais déjà un autre chef de service sur le dos. J’étais peut-être folle mais pas à ce point.

En nous arrêtant devant la chambre du patient ayant été opéré et à qui il fallait surveiller les signes vitaux, il me demanda de choisir entre y aller seule ou lui demander de m’accompagner. Ma réponse était déjà toute trouvée alors qu’il m’indiquait aller dans une autre chambre dont le cas du patient risquait d’être choquant pour une personne n’ayant pas l’habitude de la neurochirurgie.
- C’est bon, pas besoin d’être chaperonner pour surveiller des constantes et ta sollicitude tu peux te la mettre ou je pense. N’oublie pas que je te connais, je sais ce que tu m’as fait et ce que tu as fait à d’autre alors ne me joue pas ton numéro. Avec moi, ça ne marche plus.
Je prenais le dossier du patient avant d’entrer dans sa chambre et de commencer à surveiller les constantes mais aussi la coloration de la peau et autres.

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Les 24h de garde commençaient mal pour moi. Déjà, je me retrouvais avec Noah comme interne à suivre mais en plus, à peine on était ensemble qu’on s’engueulait déjà. La garde promettait d’être longue, très, très, très longue. J’aurais pus me calmer mais avec Noah, je n’y arrivais pas. Je ne pouvais oublier ce qu’il m’avait fait.
- Tu essaies de faire croire que ça sera la seule garde que j’aurais avec toi ? Désolée mais ça ne prend pas. Toi comme moi savons très bien que ça ne sera pas le cas malgré tes dires. J’ai changé mon tour de garde pour ne pas être avec toi et comme par hasard, je me retrouve être ton externe. Je regardais Noah tout en sachant qu’il prétendrait que c’était un pur hasard avant de continuer. Ensuite, pour que les 24h de garde se passent bien, il doit y avoir une condition et tu sais très bien que je ne te cèderais plus. Je ne crois plus en tes beaux discours. C’est fini alors concentre-toi sur quelqu’un d’autre. Je tournais le dos à Noah pour rentrer dans la chambre du patient comateux.

Même s’il y avait peu de chance que le patient m’entende étant donné que son coma avait été provoqué, je lui parlais et lui indiquait tout ce que je faisais. Etant une personne alité, je surveillais aussi l’apparition éventuelle d’escarres et justement, j’en trouvais un au niveau du fessier, ce qui n’était pas bon du tout. Après avoir noté les constantes et mes constatations, je me dirigeais vers le bureau de l’interne de garde. Noah était effectivement là, plonger dans des dossiers. Je pénétrais dans le bureau et sans avertissement, je laissais tomber le dossier sous ses yeux avant de lui parler de ma découverte.
- Le patient à un escarre de stade 2 au niveau du coccix et dans le dossier je n’ai pas trouvé de trace de rougeur à cet endroit là. Je te laisse aller voir les infirmières pour leur en parler. Elles t’écouteront plus que moi puisque tu es interne et moi une simple externe. Si les infirmières l’écoutaient, c’était surtout et aussi parce qu’il était un Wayan et donc puissant et aussi parce qu'il pouvait les charmer et je me doutais qu'il ne s'en privait pas.

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Le destin me jouait de drôle de tour. Il y a peu, je me retrouvais coincé avec Thomas dans un ascenseur et voilà que maintenant je me retrouvais coincée avec Noah pour 24h de garde. Je ne savais pas vraiment ce qui était le pire.
Après avoir rendu visite au patient qu’il m’avait confié, j’étais retourné le voir pour lui dire qu’il présentait un escarre de stade 2 au niveau du coccyx. Pendant qu’il sortait pour aller en parler aux infirmières, j’en profitais pour souffler un peu. Je n’allais pas tenir le coup si je continuais comme ça. J’étais trop sur les nerfs et il fallait à tout pris que je me calme. Profitant qu’il ne soit pas encore de retour, j’allais me passer un peu d’eau sur le visage.

A mon retour, il était là et il commençait son petit laïus sur le fait qu’il fallait que je respecte les infirmières avant de revenir sur ce que j’avais dit avant qu’on ne se quitte devant les chambres. Il reconnaissait avoir été odieux avec moi mais selon lui je devais avancer etcetera, etcetera. Je levais les yeux au ciel avant de m’appuyer sur le mur et de croiser les bras sur ma poitrine.
- Tu seras ravie d’apprendre que je respecte les infirmières, seulement, étant juste une externe, je dois prévenir mon supérieur avant et pas de chance pour toi, c’est toi mon supérieur pour cette garde. Ensuite, comment veux-tu que j’avance alors que je vais passer les 24 prochaines heures avec toi ? Tu as joué avec moi Noah et ça, je ne pourrais jamais l’oublier. Je quittais mon coin de mur pour me rapprocher de Noah avec un sourire calculateur sur le visage. Une fois près de lui, je me penchais de façon à ce que mes lèvres se trouvent très près de son visage. Et ne t’en fait pas pour moi, je profite de la vie. Etre une de tes victimes, si je peux dire, m’a ouvert des portes alors je crois qu’un merci s’impose. Je me reculais avec toujours un sourire sur les lèvres avant d’aller m’asseoir face à lui, de l’autre coté du bureau. Sinon, qu’est-ce que je peux faire ?

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Il fallait que je sorte de ce bureau et que je retrouve mes esprits. Je m’énervais trop facilement contre Noah et ce n’était pas bon si je voulais me venger de lui en lui faisant du mal. Et puis, ce n’était pas parce qu’il ne savait pas que j’étais une garce grâce à lui que j’étais prête à me venger maintenant. Il fallait frapper quand il s’y attendrait le moins et ce n’était pas gagné.
Quand je lui expliquais que le fait de m’avoir brisé le cœur m’avait ouvert des portes, il en fut heureux pour moi. Du moins, c’était ce qu’il disait mais je ne pouvais pas savoir s’il disait la vérité ou non. En fait, c’était difficile de savoir ce qu’il pensait.
- Disons juste que beaucoup de mecs se précipitent pour consoler les jeunes filles que tu délaisses une fois qu’elles t’ont donné ce que tu voulais. Pas trop déçu de savoir que d’autres profitent de ton travail ? Sérieusement, moi ça me ferait chier. Je souriais toujours à Noah avant de détourner le regard.

Je regardais ailleurs quand je sentis son souffle contre mon visage. Des frissons me parcoururent le dos en sentant son souffle me caresser mais je me resaisis assez vite pendant qu’il se disait toujours prêt à apporter son aide si j’en avais besoin. Je ne répondis rien pour le moment et le regardais retourner s’asseoir puis me demander si j’avais des questions ou des choses que j’aimerais qu’il me montre. Je fis mine de réfléchir un instant avant de lui répondre.
- Dans l’immédiat, rien ne me vient à l’esprit mais il faut que j’aille m’excuser auprès d’un interne avec qui je devais bosser en pédiatrie. Tu vois, tu n’es pas le seul à vouloir bosser avec moi. Alors je te dis à tout à l’heure. Je ne sais pas vraiment pour combien de temps j’en ai mais ça te fera des vacances. Bon, j’avais menti, je n’avais personne a aller voir, je voulais juste m’éloigner un peu de Noah Wayan.

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Un peu de tranquillité, voilà ce dont j’avais besoin. Je me doutais de ce que voulais Noah et je n’étais pas prête à le lui donner. En couchant avec lui, je pouvais dire adieu à ma vengeance et ça ce n’était pas bon.
Lui dire que les autres mecs profitaient qu’il jetait les filles une fois qu’il avait eu ce qu’il voulait n’avait pas l’air de le contrarier bien au contraire ce qui me fit lever les yeux au ciel. Ce type doutait vraiment de rien seulement, je le connaissais maintenant. J’étais déjà tombée dans ses filets et je ne comptais pas réitérer l’expérience.
Je ne répondis rien et je lui demandais la permission d’aller en pédiatrie. Je lui avais menti en lui disant que je devais aller voir l’interne de pédiatrie pour m’excuser mais j’avais besoin de mettre de la distance avec lui. Il accepta facilement et me demanda de passer le bonjour à Emma. Un nouveau sourire naquit sur mes lèvres.
- Emma n’est pas de garde ce week-end, c’est Bastian qui l’est mais dès que je verrais Emma, je lui passerais ton bonjour. Je me dirigeais vers la porte et une fois sur le seuil, je me retournais une dernière fois vers Noah. Si tu as besoin de moi, je serais surement dans la chambre des internes. Je fermais la porte derrière moi et une fois seule, je lâchais un soupir profond avant de me balader dans l’hôpital. Je me dirigeais tout de même vers la pédiatrie avant d’aller à la cafétéria pour prendre un peu de repos.

Je fus rapidement rejointe par d’autres externes qui me demandaient comment ça se passait avec Wayan. L’externe qui était venu me voir dans les vestiaires se posta à coté de moi et me dit qu’il avait besoin de me parler pour m’éviter toutes les questions embarrassantes. Je lui en étais très reconnaissante de son sauvetage et après lui avoir expliqué ce qu’il s’était passé avec Noah et surtout mon mensonge, il se proposa de remplacer l’interne. Je déclinais son offre, sachant que je n’étais pas vraiment son type d’homme mais je le remerciais quand même de son aide avant de retourner trainer dans les couloirs de la neurochir.

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Passer un peu de temps loin de Noah m’avait fait du bien. Le fait qu’il me courrait après aurait pus m’être profitable pour me venger mais au contraire, ça m’emmerdait. Je ne voulais pas me faire piéger une nouvelle fois par lui mais plus je le repoussais, plus il insistait. Peut-être qu’en acceptant de coucher avec lui je m’en débarrasserais définitivement. En gros, mon choix se résumait à devoir choisir entre avoir la peste ou le cholera. Le choix n’était pas évident mais il fallait que j’en fasse un.
Je retournais dans le service de neurochirurgie à contrecœur, sachant que j’allais y revoir Noah. Je me dirigeais vers le bureau des internes mais il n’y était pas. J’avais laissé la porte ouverte et j’entendis une infirmière dire à une autre que Noah avait réussi à sauver son patient. Je trouvais bizarre qu’il ne m’ait pas bipper puisqu’il avait eu une urgence. Je regardais mon boitier et effectivement, aucun appel. Lui ayant dit que je serais dans la chambre des internes surement, et comme il n’était pas dans le service de neurochir, je décidais d’aller le retrouver là-bas.
Pour la deuxième fois, je reprenais le chemin de la pédiatrie. Je ralentissais mon allure en arrivant près de la chambre des internes et une fois que j’étais derrière Noah, je lui signalais ma présence en m’éclaircissant la gorge.
- Merci de m’avoir bipper. Je croyais que j’étais là pour apprendre et tu ne me bippes pas alors que tu as eu une urgence vitale ? Moi qui pensais que tu ne pouvais pas te passer de moi. Apparemment, j’avais tord alors merci de prendre une autre externe la prochaine fois. J’offrais à Noah un léger sourire m’attendant tout de même à subir les conséquence de mon absence.

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Noah n’était vraiment pas ravi de mon absence et je m’en doutais un peu mais jamais je ne l’avais vu comme ça. Il semblait différent et c’en était troublant. Je l’écoutais m’engueuler sans rien dire, il hésitait à faire une note à son chef de secteur. Je ne voulais pas perdre mon travail mais je savais que si Noah le décidait, le demandait, je pouvais dire adieu à la médecine. Si une telle chose se produisait, je ne savais pas ce que j’allais faire mais j’espérais ne pas devoir abandonner la médecine.
Quand il parla du fait que les gens changeaient, je ne pus qu’être d’accord avec lui. J’avais moi-même changé et ce, grâce ou à cause de lui, tout dépendait de la façon dont on regardait les choses. Possible qu’il ait changé mais je savais aussi qu’avec les filles, il n’avait pas changé d’un pouce. Il restait toujours le même.

- Vas-y, fait une note, tu en meurs d’envie. De toute façon, tout ce que tu veux tu l’obtiens alors me faire renvoyer ne devrais pas te poser de problème. Et je n’ai pas menti sur tout. Je suis effectivement passé en pédiatrie, tu peux demander à Mary, Lilly et Solan, ce sont les 3 gamins que j’ai été voir. Ensuite, j’ai eu besoin de faire un break alors je suis allée à la cafète et les autres externes m’ont rejoint peu après et je suis revenue après. Je soupirais un bon coup avant de m’adosser au mur, face à lui et de lever les yeux au ciel, enfin au plafond. Je sais que les gens changent, tu m’as changé mais ce que je vois au quotidien, c’est que tu ne changes pas. Tu t’amuses toujours autant à démolir des cœurs, tu te fiches du mal que tu peux faire autour de toi. Ici, à l’hôpital, tu es peut-être différent mais je ne peux le voir puisque tu ne me le montres pas. Tu dis que les gens changent mais avec moi, tu es toujours aussi hautain et méprisant qu’en dehors. Tu peux demander dans d’autres services, je fais mon boulot mais avec toi qui ne veut qu’une chose de moi, c’est pas possible. Je quittais mon mur et me dirigeais vers la porte. Je me suis déjà faite avoir dans le passé par toi, je ne compte pas recommencer. Maintenant, si tu me cherches, je serais en neurochir. Je quittais la chambre des internes et reprenait le chemin du service dans lequel il m’avait affecté.

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Malgré les dires de Noah, il pouvait très bien décider de faire ce rapport sur moi si l’envie lui en prenait. Nul doute que cela signerait l’arrêt de ma carrière, ce dont je ne voulais pas mais je ne me faisais pas d’illusion, c’était un Wayan et ce que Wayan veut, Wayan l’obtient.
Je retournais dans le service de neurochirurgie sans savoir quoi faire. Est-ce qu’il fallait que je donne à Noah ce qu’il voulait de moi ? Sachant quand même que cette fois, il ne me promettait pas d’être amoureux de moi ou est-ce que je devais continuer à l’éviter ? Je ne savais que faire et donc je déambulais dans le couloir jusqu’à ce que je me retrouve dans la chambre de monsieur Jefferson. Je décidais d’aller lui rendre une petite visite pour voir si tout allait bien.
Je restais un moment à ses cotés, à réfléchir à ce que je devais faire avec Noah puis, je retournais dans les couloirs. C’était à ce moment-là que Noah passa devant moi et me dit qu’il allait se reposer dans son bureau. Je haussais un sourcil, sachant qu’il serait prévenu avant moi si jamais on avait besoin de lui. A moins que c’était une proposition de le rejoindre. Je le suivi jusqu’au bureau et ouvrit légèrement la porte après y avoir frappé.
- Pourquoi moi ? Qu’est-ce que je t’ai fait pour que tu me poursuives comme ça Noah ? Tu ne m’as pas déjà assez fait souffrir comme ça il y a 7 ans ou tu pioches dans tes anciennes victimes au gré de tes envies ? J’espérais qu’il allait me donner des réponses mais je doutais d’en avoir alors, la main sur la poignée de la porte, je m’adressais un dernière fois à lui. Laisse tomber, je te laisse te reposer. Si tu me cherches, bippe-moi, je ne sais pas où je serais. Je refermais la porte et partie en direction des escaliers. J’avais besoin d’être seule pour réfléchir à la décision que je devais prendre.

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Trop de chose se bousculait dans ma tête. Je voulais faire souffrir Noah et pour ça, il fallait que je me rapproche de lui mais je ne savais pas si je devais lui donner ce qu’il voulait. En même temps, je ne savais pas vraiment ce qu’il voulait même si j’en avais une vague idée.
Alors que je lui avais posé des questions sur le pourquoi j’étais sa nouvelle cible, je réalisais que je ne voulais pas connaitre la réponse et le lui indiqua. Seulement, Noah Wayan étant de nature contradictoire, il me répondit tout de même qu’il ne voulait pas réellement me faire souffrir de nouveau. Je tiquais sur le « réellement ». J’écoutais tout de même son explication en levant les yeux au ciel. Pour un peu on croirait une déclaration d’amour sauf que ces mots sortaient de la bouche de Noah Wayan.
- Arrête, tu vas me faire pleurer et désolée de te décevoir, mais je ne ressens plus rien pour toi, si ce n’est du dégout et aussi un peu de haine pas de quoi me briser le cœur une nouvelle fois monsieur le tombeur. Cette fois-ci, je fermais la porte et partie m’isoler. Enfin, c’était ce que j’espérais. J’avais à peine fait quelques mètres que quelqu’un me bippait. Un coup d’œil rapide sur mon bipper m’appris que c’était Noah. J’observais le service et il n’y avait aucun mouvement anormal d’infirmière alors ça pouvait bien attendre un peu.
Je continuais mon chemin jusqu’à un distributeur et me pris une cannette de coca, que je pris le temps de boire avant de retourner dans le bureau de Noah. Il n’allait pas apprécier que j’ai pris mon temps pour revenir mais tant pis. Je frappais à la porte et sans attendre, je rentrais dans la pièce avant de m’adosser à la porte.
- Très bien Wayan, qu’est-ce que tu attends de moi exactement et qu’est-ce que j’y gagne dans l’histoire ? Tu l’as dis, j’ai changé, maintenant c’est du donnant-donnant. Si ma « récompense » ne me convient pas, tu pourras aller te faire voir. Je regardais Noah froidement en attendant sa réponse. Depuis 2 ans qu'il s'intéressait de nouveau à moi, je me demandais ce qu'il me voulait, maintenant, j'allais enfin avoir ma réponse. Du moins s'il était sincère avec moi. J'espérais juste qu'il n'ait pas raison et que quelque part au fond de moi, j'avais effectivement encore des sentiments pour lui. Je ne voulais pas me brûler les ailes de nouveau et je savais pertinemment que si j'étais toujours amoureuse de lui, j'allais de nouveau en souffrir.

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Je ne savais pas si revenir dans ce bureau avait été la meilleure chose à faire mais il fallait que je le fasse et puis, si je voulais me débarrasser de Noah, il n’y avait qu’une chose à faire, accepter ce que je lui refusais depuis 2 ans. En pénétrant dans le bureau, je ne savais pas encore si j’allais accepter où non, je voulais juste écouter ce qu’il avait à me proposer.
J’avais à peine fini de parler qu’il avait bondi vers moi, son visage à quelques centimètres du mien. Je gardais un regard froid et ce qui me rassurait, c’était que sa proximité ne faisait pas s’emballer mon cœur. Au moins, il y avait peu de risque que j’ai encore des sentiments pour lui, ce qui était une bonne chose.
- Laisse-moi deviner, tu veux coucher avec moi c’est ça ? Je regardais Noah dans les yeux avant de me baisser et de passer sous son bras pour venir poser mes fesses contre le bureau. Je suppose que je pourrais y survivre mais en échange, je veux que tu me laisses tranquille. Tu oublies que j’existe et tu vas harceler quelqu’un d’autre. Je suis sure que les filles font la queue pour une nuit avec un Wayan alors tu n’auras aucun mal à me remplacer. Un demi-sourire sur le visage, j’attendais la réaction de Noah avec impatience. Après tout, ce que je lui demandais n’était pas irréalisable et en contrepartie, il aurait ce qu’il veut et moi, je retrouvais ma liberté sans être obligé d’aimer.
Bon, j’avouais que physiquement il était pas mal mais maintenant je savais qui il était vraiment et je n’étais pas prête de retomber dans ses filets. Obtenir de moi ce qu’il veut ne voulait pas dire qu’il avait de nouveau de l’emprise sur moi comme il avait pus en avoir quand j’avais 15 ans. La seule chose que je ne lui avais pas énoncé, c’était les règles que j’allais lui imposer. Céder à son désir, oui, mais à mes conditions.
- Autre chose, c’est moi qui déciderais de quand on couchera ensemble et jusqu’à ce que je décide, tu devras me laisser tranquille. Il suffira que tu me harcèles encore une fois pour que mes cuisses se referment devant toi. C’est bien compris ? Joignant le geste à la parole, j’avais écarté les jambes avant de les refermer pour lui montrer que je ne plaisantais pas. Je trouvais ça intéressant de ne pas lui dire quand j’allais céder à son envie. Cela pouvait très bien être maintenant, histoire d’en être débarrassé tout de suite tout comme cela pouvait se faire dans une ou deux semaines, le temps de voir s’il tenait parole.

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J’espérais vraiment que Noah accepterait mes deux conditions. Avec les autres mecs, il n’y avait aucun soucis, tous me plaisait mais avec celui face à moi, c’était plus compliqué. J’aurais pus le désirer ardemment si les choses avait été différente mais il avait fallu qu’il me brise le cœur parce que j’avais eu le malheur de bousculer sa cousine et que celle-ci avait réclamé vengeance. Il m’arrivait parfois de me demander ce qu’il se serait passé entre nous s’il n’y avait pas eu ce jeu entre eux.
Je connaissais Noah et surtout, je savais ce qu’il voulait et j’étais prête à le lui donner seulement j’avais commis l’erreur de penser que je pouvais être plus forte que lui. Il me le rappelait en me disant que je devais choisir entre le fait de le laisser tranquille ou de choisir le moment de notre coucherie. En réalité, il savait que je n’avais pas le choix, je voulais pas dessus tout qu’il me laisse tranquille. Je réfléchissais aux deux options s’ouvrant à moi tout en sachant très bien ce que j’allais choisir.
- Tu sais très bien que je veux que tu me laisses tranquille alors je n’ai pas vraiment le choix. Finissons-en maintenant. Plus vite tu obtiendras ce que tu veux, plus vite je serais tranquille. En tout cas, j'espère que tu tiendras ta parole, sinon ça voudra dire que tu n'as pas changé comme tu me l'as claironné tout à l'heure. Je déglutissais en attendant le moment où je sentirais ses mains sur moi. Non pas que j’avais hate, loin de là, mais je savais qu’une fois qu’il aurait ses mains sur moi, je ne pourrais plus revenir en arrière.
J’avais la sensation d’avoir perdu le contrôle de mon corps et je n’aimais pas ça. Je venais de me prostituer pour avoir ce à quoi j’avais, normalement, le droit depuis ma naissance : ma liberté. J’espérais qu’il tiendrait parole et qu’il me laisserait tranquille parce que je n’aimerais pas repasser dans son lit. Coucher n’était pas un problème pour moi, j’étais loin d’être une vierge effarouchée, seulement, je préférais choisir mes partenaires et avec Noah, je n’avais pas le choix.

©RubyMoon